Le e-learning est mort, vive le digital learning !
Le e-learning est à bout de souffle. Il s’est construit sur cette croyance que l’on peut apprendre quelque chose de nouveau simplement en écoutant un monologue en ligne. Et puis, arrivé à la fin d’un module, on passe un petit test pour vérifier que l’on a bien été attentif.
Avouons-le, l’apprentissage n’est pas toujours sexy. Les choses changent, et le digital learning prend du galon !
Rassurons-nous, ce n’est pas un énième buzzword. Derrière ça, la promesse d’une formation personnalisée, flexible et surtout, collaborative !
Lors de l’un de nos webinars animé par Philippe Lacroix – fondateur d’IL&DI, accompagné de Gaël Dizet et de Philippe Gil, nous sommes revenus sur plusieurs points :
- Pourquoi le e-learning n’a pas su apporter de réponse satisfaisante à la formation en entreprise ?
- Comment réussir à se recentrer sur l’apprenant et maximiser l’impact d’une formation en ligne ?
Le e-learning n’est plus légitime en entreprise
L’arrivée de Youtube en 2005 a accéléré la consommation de contenus vidéos.
En entreprise, les formations présentielles évoluent avec l’arrivée du e-learning, ces formations à distance.
Le e-learning a du mal à convaincre
La promesse : nous former depuis notre bureau grâce, notamment, à la vidéo.
Depuis, l’apprentissage en entreprise s’est transformé. Pourquoi ? Parce que le e-learning a montré de nombreuses limites.
Et pourtant, l’objectif du e-learning est simple : démultiplier le contenu d’une formation sur la plus large population. On accélère ainsi la formation en interne.
Chacun est assis confortablement à son bureau, prêt à apprendre de nouvelles compétences.
Mais ce système a du mal à faire sa place dans les formations proposées par les entreprises.
- Première cause : le changement
Et oui, le changement fait peur, n’est-ce pas ?
On ne sait pas ce qui nous attend, l’inconnu est peut-être dangereux et inefficace, alors on ne se lance pas.
- Seconde cause : l’interaction
D’une formation en présentiel – avec café à volonté, on se retrouve seul assis derrière son bureau à suivre une formation en ligne.
Avec le e-learning, on ne communique plus avec les autres apprenants. La distance se crée, et elle n’amène aucune interaction.
Dommage lorsqu’on connaît la puissance des formations en entreprise pour améliorer l’échange et l’interconnexion des équipes.
La formation en ligne doit se transformer
Aujourd’hui, l’heure est au bilan. Les salariés ne veulent plus de ce type de formations à distance, impersonnelles, avec une valeur ajoutée mal perçue.
Les scénarios de formation ne plaisent plus non plus. Si vous avez déjà suivi une formation en e-learning, souvenez-vous de ces parcours pré-mâchés, connus à l’avance.
Apprendre doit aller plus loin que simplement suivre un parcours tracé pour arriver à un quiz final.
Voilà pourquoi les méthodes traditionnelles de e-learning ne fonctionnent plus.
Apprendre, c’est aussi pratiquer et échanger avec les autres.
Mais alors comment changer ça ?
Il faut revenir aux bases de la formation !
Concentrons-nous sur le voyage, plus que sur la destination. La première question à nous poser est : pourquoi.
Pourquoi décidons-nous de suivre une nouvelle formation ? Avec quel objectif ?
Si certains d’entre vous choisissent une formation pour cocher une case et avoir une certification en fin de session, c’est une mauvaise façon d’envisager l’apprentissage.
La formation doit se penser sur le long-terme.
Acquérir de nouvelles compétences doit nous permettre de devenir meilleur dans notre quotidien. Chaque formation doit nous inspirer en nous donnant envie de continuer d’apprendre et d’en savoir toujours plus.
Le e-learning n’a pas réussi à délivrer l’expérience d’apprentissage que l’on attendait avec le développement des nouvelles technologies. Mais rien n’est perdu !
L’humain est au coeur de l’offre de formation
N’oublions jamais qui est au centre de la formation : l’apprenant et non le contenu.
“On a passé trop de temps à se préoccuper de la justesse du contenu, plus que de l’apprenant.” – Philippe Lacroix, co-fondateur d’IL&DI
Nous sommes aujourd’hui dans une société régie par nos interactions. Il n’y a qu’à voir la puissance des réseaux sociaux, quels qu’ils soient.
Qui n’a jamais été déçu de ne pas recevoir de commentaires ou de likes sur sa publication ?
L’apprentissage suit aussi cette tendance. Se former ne doit plus être un acte isolé. On veut apprendre et partager ce que l’on sait ensemble, grâce à de nouveaux dispositifs.
Digital learning : maximiser l’impact des formations
Encore un nouveau mot, mais de quoi parle-t-on vraiment ?
On ne supprime pas tout. Le e-learning fait parti du digital learning, mais ce n’est qu’une partie.
Avec le digital learning, les formations se recentrent sur la dimension sociale en y ajoutant plus de collaboration.
Il ne s’agit pas de revenir en présentiel, non. Nous sommes de plus en plus mobiles, tout va très vite, et le présentiel est de moins en moins adapté. Mais la technologie doit permettre à tous les participants de se connecter et d’échanger plus facilement.
La formation en présentielle était conçue en silo, à un instant T.
Le digital learning transforme cela en la rendant plus fluide, accessible et juste à temps. Nous avons tous accès à la connaissance sur différents canaux – mobile, tablette, ordinateur, etc.
Ces dispositifs mis en place permettent aussi d’apprendre dans d’autres contextes, plus seulement derrière son bureau. La formation vient à nous !
Pourquoi le digital learning va fonctionner ?
Lorsque l’on m’interroge sur les clés du succès du digital learning, une des choses importantes concerne la flexibilité des formations.
Elles doivent être adaptées à chacun. Et pour ça, il faut commencer par évaluer son niveau de compétence et comprendre comment nous recevons l’information.
“Là où l’e-learning était en mode asynchrone, seul face à des slides, le digital learning permet d’aller plus loin”. – Philippe Lacroix
On remet à jour les notions d’évaluation, de classe, de coach, de groupe de travail.
Les formations ne sont plus seulement utilisées pour les objectifs de performance de l’entreprise. Le salarié doit pouvoir apprendre sur un sujet qu’il a lui aussi choisi.
Cette flexibilité doit donc s’accompagner de personnalisation. Chaque employé apprend à son rythme, en se construisant un parcours d’apprentissage à la carte.
Le digital learning s’accompagne d’un tas d’outils technologiques. Ces nouvelles méthodes peuvent aussi faire gagner du temps (et de l’argent !) à toute l’entreprise. Il ne coûte pas nécessairement plus cher de former 10 ou 50 personnes. C’est une donnée qu’il ne faut pas négliger dans les budgets de formations.
Par ailleurs, les données récoltées sont enfin utiles :
- Aux responsables de formation : il est maintenant possible de mesurer la pertinence d’une formation grâce aux systèmes de gestion de l’apprentissage – learning management system.
- Aux apprenants : vous pouvez avoir à votre disposition des données sur votre propre parcours d’apprentissage, et les sujets sur lesquels vous devez monter en compétences.
On rend ainsi l’apprentissage ludique, et utile !
En synthèse
Notre rapport à l’information se transforme. Je n’ai pas envie de parler d’ancien monde versus nouveau monde. Il s’agit aujourd’hui de comprendre comment chacun de nous consomme l’information.
Nous sommes passé d’une culture top down, à une culture bottom up, grâce au digital learning.
Lorsque l’on se forme, nous n’enregistrons pas seulement l’information. Nous sommes aussi transmetteur de savoir, en partageant, corrigeant et en améliorant le contenu d’une formation, par son expérience personnelle.
Il faut accepter que tout ne soit pas parfait du premier coup. La personnalisation est plus que jamais d’actualité. Alors on teste, on s’adapte, et ce ne sera sûrement pas parfait du premier coup.
C’est aussi ça apprendre.